“évasion”

LA NEF, 30 rue Louise Weiss 75013 Paris

 
 

vue mur latéral

vue mur principal

“La chaussette perdue”, huile sur chaussette, 2020

“La chaussette perdue”, huile sur chaussette, 2020

“Pluie sur océan”, huile sur toile, 150x100cm, 2020

“Pluie sur océan”, huile sur toile, 150x100cm, 2020

“Late night scrolling”, huile sur toile, 41x33cm, 2020

“Late night scrolling”, huile sur toile, 41x33cm, 2020

“La chute de Rocinante”, huile sur toile, 80x60cm, 2020

“La chute de Rocinante”, huile sur toile, 80x60cm, 2020

“Sneakers”, huile sur toile, 45x60cm, 2020

“Sneakers”, huile sur toile, 45x60cm, 2020

“Citron s’imaginant Sisyphe heureux”, huile sur toile, 30x40cm, 2020

“Citron s’imaginant Sisyphe heureux”, huile sur toile, 30x40cm, 2020

“Mordant au citron d’or de l’idéal amer”, huile sur toile, 80x60cm, 2020

“Mordant au citron d’or de l’idéal amer”, huile sur toile, 80x60cm, 2020

“Citron à la dérive”, huile sur toile, 16x22cm, 2020

“Citron à la dérive”, huile sur toile, 16x22cm, 2020

“Déesse de la nuit bon marché”, acrylique sur statuette, pierre.

“Déesse de la nuit bon marché”, acrylique sur statuette, pierre.

Huis clos avec Gaetan Henrioux.


Cet automne, Gaëtan Henrioux, s’installe dans La Vitrine de la nef, espace fermé de 8m2 mais ouvert sur la rue au moyen d’une large baie vitrée qui offre aux passants curieux l’opportunité de découvrir le
travail de l’artiste. Dans ce huis clos, l’artiste propose une « évasion », un voyage immersif à travers quelques unes de ses dernières créations. Le nom de l’exposition, synonyme de fuite ou
d’échappatoire est savamment choisi et résonne d’une manière toute particulière en ces temps
nébuleux. Aucun visiteur donc, ce qui donne l’occasion au peintre de multiplier les possibilités
d’accrochage - c’est ainsi qu’il fait du sol une cimaise à part entière et ouvre de nouveaux dialogues entre les oeuvres. Il s’agit de peintures pour la plupart mais il use également d’autres médiums, une chaussette Nike qu’il a agrémentée de taches de peinture et qui pourrait presque être une des dernières créations de la marque. Dans un autre registre, une statuette qu’il a ramenée d’un de ses
voyages, peinte à l’acrylique également, « une déesse de la nuit bon marché » qui nous dévoile
nonchalamment sa cambrure. Ses productions font fréquemment référence à l’histoire de l’art, la
littérature ou l’actualité et c’est par le truchement de ses titres, qu’il choisit précisément, qu’on
apprivoise encore davantage l’ampleur des oeuvres. De prime abord, on se laisse guider par
l’expérience esthétique, on est absorbé par les formes et les couleurs, le bleu de la mer est percutant et le teint rosé de cette jeune fille au téléphone captive notre attention. Mais, alors que l’on croit se trouver devant un loup ou un citron, on comprend rapidement qu’il est question de Sisyphe et
Camus ou encore du cheval de Don Quichotte - des oeuvres à la charge symbolique et philosophique
puissante. Autodidacte, Gaëtan Henrioux met un point d’honneur à suggérer au spectateur différents
degrés de lecture, il mêle ainsi clins d’oeil historiques et vocabulaire visuel contemporain pour un résultat fort et riche de sens. Notons son faible assumé pour les citrons, souvenirs précieux du sud
de la France, région d’origine de l’artiste qui a une place toute particulière dans ses choix
esthétiques. En somme, une fenêtre introspective qui offre une belle parenthèse au milieu du
bouillonnement de la ville.

Sarah Nasla